Le kimono des geishas, symbole d’élĂ©gance et d’art japonais
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Le kimono des geishas, symbole d’élĂ©gance et d’art japonais


Sous les lampions de Kyoto, une silhouette glisse en silence. Son pas est mesurĂ©, presque suspendu, son regard calme, son kimono scintille d’un Ă©clat discret sous la lumiĂšre du soir. Elle ne parle pas, mais tout en elle raconte l’histoire d’un Japon Ă©ternel : celle de la geisha.

Le mot geisha signifie littĂ©ralement “personne de l’art”. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : un art de vivre, un art de se prĂ©senter au monde, un art de maĂźtriser le silence et la grĂące. À travers leur prĂ©sence dĂ©licate, les geishas incarnent ce que les Japonais nomment le miyabi, la courtoisie, l’élĂ©gance et la retenue qui Ă©lĂšvent les gestes du quotidien au rang d’art.

Leur univers n’est pas celui des apparences superficielles, mais celui de l’esthĂ©tique, de la mesure et du raffinement. Dans les ruelles anciennes de Gion, le quartier le plus emblĂ©matique de Kyoto, le temps semble suspendu. LĂ , des maisons de thĂ© centenaires (ochaya) continuent d’accueillir des invitĂ©s privilĂ©giĂ©s pour des soirĂ©es de musique, de danse et de conversation cultivĂ©e.

Mais derriĂšre la beautĂ© tranquille de cette image se cache une rĂ©alitĂ© complexe : un art ancestral en pĂ©ril, confrontĂ© Ă  la modernitĂ©, Ă  la raretĂ© des vocations et Ă  l’évolution des mƓurs. Les geishas d’aujourd’hui ne sont plus qu’une poignĂ©e Ă  perpĂ©tuer les gestes transmis depuis des siĂšcles, dans un Japon qui change Ă  toute vitesse.

Et pourtant, Ă  travers leur kimono, leur langage corporel et leur regard, elles restent les gardiennes silencieuses d’une culture immatĂ©rielle. Car le kimono des geishas n’est pas un simple vĂȘtement : c’est une Ɠuvre d’art tissĂ©e de symboles, de saisons et d’émotions. Chaque fil raconte un chapitre de l’histoire du Japon, chaque motif Ă©voque une poĂ©sie ancienne.

De l’époque Edo Ă  Kyoto : la naissance d’un art et le rĂŽle des geishas

Pour comprendre la vĂ©ritable essence des geishas, il faut remonter le fil du temps, jusqu’à l’époque Edo (1603-1868), une Ăšre de paix et de raffinement oĂč l’art et la culture ont atteint un sommet de sophistication. Le Japon, alors fermĂ© au monde extĂ©rieur, se tourne vers lui-mĂȘme et cultive sa propre identitĂ© esthĂ©tique : la calligraphie, le théùtre NĂŽ et Kabuki, la cĂ©rĂ©monie du thĂ© (chanoyu), la poĂ©sie, la musique et, bien sĂ»r, l’art du kimono.

C’est dans ce contexte qu’apparaissent les premiĂšres geishas, Ă  l’origine des hommes appelĂ©s taikomochi, comparables Ă  des conteurs ou bouffons raffinĂ©s, chargĂ©s d’animer les soirĂ©es des seigneurs et des courtisanes (oiran). Peu Ă  peu, les femmes s’emparent de cet art de la conversation et de la distraction, lui donnant un nouveau souffle : plus dĂ©licat, plus harmonieux, plus Ă©motionnel. Ainsi naĂźt la figure fĂ©minine de la geisha, Ă  la fois artiste, musicienne, danseuse, poĂšte et gardienne des bonnes maniĂšres.

Contrairement Ă  une idĂ©e rĂ©pandue, les geishas n’ont jamais Ă©tĂ© des courtisanes, mais bien des artistes professionnelles. Elles se distinguent justement des oiran (prostituĂ©es de haut rang de l’époque Edo) par leur indĂ©pendance morale et artistique. LĂ  oĂč les oiran sĂ©duisent, les geishas enchantent ; lĂ  oĂč les oiran cherchent Ă  plaire, les geishas cultivent l’art du dialogue et du raffinement.

Avec le temps, leur rĂŽle s’institutionnalise. À Kyoto, cƓur battant du Japon culturel, les quartiers de Gion, Ponto-chƍ, Miyagawa-chƍ, Kamishichiken et Gion Higashi deviennent les cinq “hanamachi” (quartiers des fleurs) oĂč les geishas ou plutĂŽt les maiko (apprenties) et leurs aĂźnĂ©es s’entraĂźnent, vivent et se produisent.

Leur vie est entiĂšrement dĂ©diĂ©e Ă  l’art : des annĂ©es de formation rigoureuse dans les okiya (maisons de geishas), sous l’Ɠil attentif d’une okĂąsan (la “mĂšre” de la maison). DĂšs l’adolescence, les maiko apprennent la danse traditionnelle (nihon-buyƍ), le jeu du shamisen, la poĂ©sie, la cĂ©rĂ©monie du thĂ©, et surtout, l’art subtil de converser avec Ă©lĂ©gance et mesure.

Leur apparence, elle aussi, obĂ©it Ă  des codes stricts. Les maiko portent des kimonos aux manches longues (furisode), souvent trĂšs colorĂ©s, avec un obi long retombant en cascade, symbole de jeunesse et de vitalitĂ©. À l’inverse, les geishas confirmĂ©es adoptent un style plus sobre : manches plus courtes, teintes profondes, motifs discrets. Cette Ă©volution vestimentaire illustre le passage de l’apprentissage Ă  la maĂźtrise, un rite de passage marquĂ© par la cĂ©rĂ©monie du erikae (le “changement de col”), oĂč la jeune maiko devient officiellement geisha.

  • Les motifs floraux changent selon les saisons
  • Les tissus varient selon les quartiers et le rang
  • La coiffure (nihongami), ornĂ©e de peignes et d’épingles (kanzashi), exprime le statut de l’artiste

À travers ces symboles, les geishas ne se contentent pas de se vĂȘtir : elles racontent la nature, le temps et la vie. Leur silhouette devient une mĂ©taphore poĂ©tique du Japon tout entier, entre discipline et dĂ©licatesse, entre respect des traditions et recherche de beautĂ© pure.

Les secrets du kimono des geishas : tissus, motifs et symboles cachés

Le kimono des geishas n’est pas un simple vĂȘtement. C’est un langage tissĂ©, un poĂšme que l’on porte sur soi. Chaque couture, chaque pli, chaque motif parle mais encore faut-il savoir Ă©couter ce que disent les fils de soie.

Une architecture de beautĂ© : le corps comme Ɠuvre d’art

Le kimono des geishas est construit selon des proportions millimĂ©trĂ©es. Il ne cherche pas Ă  Ă©pouser les formes du corps, mais Ă  les sublimer par l’équilibre. La coupe droite, la ceinture haute, les manches fluides : tout concourt Ă  crĂ©er une silhouette harmonieuse, presque sculpturale. C’est une beautĂ© contenue, codifiĂ©e, qui ne montre rien mais suggĂšre tout.

Contrairement Ă  la mode occidentale, qui souligne les courbes, le kimono efface la chair pour mettre en valeur le port, le geste, la dĂ©marche. Le corps devient un pinceau vivant, et le tissu, la toile sur laquelle se dessine la grĂące. Lorsqu’une geisha s’avance, chaque pas dĂ©clenche un mouvement calculĂ© du tissu : le bas du kimono frĂŽle le sol, le col s’entrouvre subtilement sur la nuque, seule zone de peau visible, symbole de sensualitĂ© raffinĂ©e dans la culture japonaise.

Cette retenue, ce ma (le vide, le silence, l’espace entre les choses), est au cƓur de l’esthĂ©tique japonaise. Porter un kimono, c’est maĂźtriser l’art du non-dit.

Les tissus : un luxe silencieux

Les geishas ne choisissent pas leur kimono pour briller, mais pour exprimer une saison, une Ă©motion ou une situation. Leurs tissus sont tissĂ©s dans les ateliers de Nishijin, Ă  Kyoto, berceau historique du textile japonais. Ces Ă©toffes, soie, satin, brocart, crĂȘpe (chirimen) demandent des semaines de travail et une prĂ©cision quasi religieuse.

Chaque kimono est une Ɠuvre unique. Les motifs sont peints Ă  la main (yuzen), parfois rehaussĂ©s d’or ou de fils d’argent, ou encore brodĂ©s selon la technique shishu. Ces procĂ©dĂ©s donnent naissance Ă  des paysages entiers : une branche de prunier en fleur, une grue qui s’envole, une riviĂšre d’automne. Sous les doigts des artisans, la nature devient tissu, le Japon devient vĂȘtement.

Pour les geishas, le toucher du tissu est aussi important que sa couleur. Le crĂȘpe offre un tombĂ© dense, parfait pour la danse. Le satin glisse sous les doigts, symbole de douceur et de fĂ©minitĂ©. Chaque matiĂšre accompagne la gestuelle et la posture de celle qui la porte.

Les couleurs : langage de saisons et d’émotions

Les couleurs d’un kimono obĂ©issent Ă  une logique poĂ©tique et codĂ©e. Elles ne sont jamais choisies au hasard ; elles reflĂštent la saison, le rang, l’ñge et parfois mĂȘme l’état d’esprit de la geisha.

  • Printemps : les kimonos s’ornent de rose pĂąle, de vert tendre, de motifs de cerisiers (sakura) ou de papillons.
  • ÉtĂ© : tissus plus lĂ©gers, tons bleus, turquoise, et motifs de riviĂšres ou de libellules pour Ă©voquer la fraĂźcheur.
  • Automne : nuances chaudes, orange, ocre, brun, rouge profond et motifs de feuilles d’érable (momiji).
  • Hiver : dominance de blanc et d’argent, souvent agrĂ©mentĂ©s de pins ou de bambous, symboles de longĂ©vitĂ©.

Les maiko, apprenties geishas, portent des teintes vives et des motifs chargés, car elles incarnent la jeunesse et la vivacité. Les geishas confirmées, au contraire, choisissent des kimonos sobres, aux couleurs profondes : bordeaux, noir, indigo. Leur beauté réside dans la maßtrise et la discrétion.

Dans ce monde, la couleur est une parole : elle dit ce que la bouche tait. Un simple changement de teinte peut annoncer une fĂȘte, une transition de saison ou un changement d’état d’ñme.

L’obi : la colonne vertĂ©brale du kimono

Au cƓur du kimono, il y a l’obi, cette large ceinture de plusieurs mĂštres qui sculpte la silhouette. Chez les maiko, il peut mesurer jusqu’à cinq mĂštres et se noue dans un style spectaculaire appelĂ© darari obi, dont les extrĂ©mitĂ©s tombent dans le dos, marquĂ©es du blason (kamon) de leur maison.

Chez la geisha adulte, l’obi devient plus court, plus discret, souvent nouĂ© en taiko musubi, un nƓud carrĂ© inspirĂ© des tambours traditionnels (taiko). Ce nƓud, sobre et Ă©quilibrĂ©, incarne la maturitĂ© : la beautĂ© n’est plus dans la dĂ©monstration, mais dans la maĂźtrise du geste.

L’obi est aussi une mĂ©taphore du contrĂŽle de soi. Trop serrĂ©, il gĂȘne le mouvement ; trop lĂąche, il trahit la nĂ©gligence. Il faut trouver la tension parfaite, l’équilibre entre rigueur et aisance, Ă  l’image de la vie d’une geisha.

Les symboles cachés : nature, spiritualité et hiérarchie

Chaque motif du kimono est un idĂ©ogramme symbolique. Rien n’est laissĂ© au hasard :

  • Le pin, le bambou et le prunier forment la triade des “Trois amis de l’hiver” (shƍchikubai), symbole de rĂ©silience et de loyautĂ©.
  • Les grues Ă©voquent la longĂ©vitĂ© et la fidĂ©litĂ©.
  • Les vagues reprĂ©sentent la persĂ©vĂ©rance face aux Ă©preuves.
  • Les fleurs de chrysanthĂšme rappellent la noblesse et le raffinement.
  • Les papillons, la mĂ©tamorphose et la libertĂ© fĂ©minine.

Les motifs saisonniers s’accordent toujours avec le calendrier. Porter un kimono d’automne au printemps serait une faute de goĂ»t grave, un manque de respect envers la nature elle-mĂȘme.

MĂȘme la direction des motifs a un sens : un Ă©ventail ouvert vers le haut porte bonheur, alors qu’un Ă©ventail inversĂ© pourrait annoncer un deuil. Les geishas doivent connaĂźtre ces subtilitĂ©s pour honorer leurs invitĂ©s et leur environnement.

Le kimono comme miroir intérieur

Pour la geisha, revĂȘtir son kimono est une cĂ©rĂ©monie. Ce n’est pas un simple habillage, mais un rituel d’alignement : entre soi et le monde, entre la discipline et la poĂ©sie. Les gestes sont prĂ©cis, appris dĂšs l’enfance : plier le col gauche sur le droit (le contraire est rĂ©servĂ© aux dĂ©funts), lisser le tissu, ajuster la ceinture, vĂ©rifier l’équilibre du nƓud. Tout est symĂ©trie, puretĂ©, respect.

Le kimono devient ainsi une méditation en mouvement. Il rappelle à celle qui le porte la valeur de chaque instant, cette conscience du moment présent si chÚre à la culture japonaise.

Et pour le spectateur, la geisha vĂȘtue de son kimono n’est pas seulement belle : elle incarne la mĂ©moire du Japon, le lien invisible entre les siĂšcles, les saisons et les Ă©motions humaines.

L’art vivant des geishas aujourd’hui : entre dĂ©clin, adaptation et renaissance

Sous les nĂ©ons des villes modernes, on pourrait croire que les geishas ne sont plus qu’un souvenir, une image figĂ©e dans les manuels d’histoire ou les films. Pourtant, elles existent encore, bien rĂ©elles, derriĂšre les façades de bois des ruelles Ă©troites de Kyoto, Kanazawa ou Tokyo. Leur monde a changĂ©, leur public aussi, mais leur art continue de battre, discret, exigeant, fascinant.

Un art menacé par le temps

À la fin du XIXᔉ siĂšcle, on comptait des milliers de geishas Ă  travers le Japon. Aujourd’hui, il n’en resterait qu’environ 200 Ă  Kyoto, et quelques centaines dans tout le pays. Leurs rangs se sont clairsemĂ©s, victimes de la modernisation, du dĂ©clin des arts traditionnels et de la vie trĂ©pidante des grandes villes.

Leur formation longue et coĂ»teuse dĂ©courage souvent les jeunes gĂ©nĂ©rations. Peu de familles acceptent dĂ©sormais d’envoyer leurs filles dans une okiya, oĂč elles vivent sous la tutelle d’une okĂąsan et suivent une discipline stricte : lever tĂŽt, rĂ©pĂ©titions quotidiennes de danse, musique, cĂ©rĂ©monie du thĂ©, apprentissage du maintien, du port du kimono et du langage raffinĂ© (keigo).

Mais au-delĂ  de la difficultĂ©, c’est surtout le changement de sociĂ©tĂ© qui fragilise cet art. L’époque des mĂ©cĂšnes fortunĂ©s et des maisons de thĂ© privĂ©es s’estompe. La culture de la fĂȘte intime et silencieuse, oĂč l’on vient chercher la conversation et la beautĂ© du geste, se heurte Ă  un monde qui consomme vite et bruyant.

Les adaptations du XXIᔉ siĂšcle

Pourtant, les geishas n’ont pas disparu. Elles s’adaptent, souvent avec grĂące et intelligence. Les maisons de thĂ© de Kyoto ouvrent dĂ©sormais leurs portes Ă  un public plus large : visiteurs Ă©trangers, amateurs d’art ou simples curieux. Certaines geishas participent Ă  des Ă©vĂ©nements culturels, des expositions, des tournĂ©es internationales, des ateliers de kimono et de danse traditionnelle.

Internet a aussi changĂ© la donne. Des comptes Instagram et YouTube documentent leur quotidien, dĂ©voilant les rituels de maquillage blanc (oshiroi), les gestes minutieux du port du kimono, ou les rĂ©pĂ©titions de danse. Si l’on perd un peu du mystĂšre, on gagne en transmission. Les geishas modernes deviennent ainsi ambassadrices de la culture japonaise, mĂȘlant tradition et visibilitĂ© contemporaine.

Dans certains cas, mĂȘme la mode s’en empare : des crĂ©ateurs japonais comme Hanae Mori, Issey Miyake ou Kenzo ont rĂ©interprĂ©tĂ© les motifs floraux et les plis du kimono dans leurs collections. La geisha inspire encore mais elle inspire autrement.

Un héritage toujours vivant à Kyoto

Dans les hanamachi (quartiers des fleurs) de Kyoto, les rues pavĂ©es de Gion rĂ©sonnent encore du claquement feutrĂ© des sandales okobo des maiko. Chaque printemps, des festivals comme le Miyako Odori rassemblent les habitants et touristes pour admirer ces artistes en pleine reprĂ©sentation. Pendant quelques semaines, la ville retrouve son Ă©clat d’autrefois : musique du shamisen, Ă©ventails dorĂ©s, gestes d’une lenteur hypnotique.

Ces moments prouvent que l’art des geishas n’est pas mort. Il a simplement changĂ© d’espace : il s’est dĂ©placĂ© du privĂ© vers le public, du secret vers le patrimoine. L’État japonais l’a d’ailleurs reconnu comme “trĂ©sor culturel immatĂ©riel”, protĂ©geant ainsi les Ă©coles de danse et de musique oĂč les geishas continuent de se former.

Entre tradition et modernitĂ© : une leçon d’équilibre

Être geisha aujourd’hui, c’est vivre Ă  la frontiĂšre de deux mondes : celui du silence et de la lenteur, hĂ©ritĂ© de l’époque Edo, et celui de la vitesse et de l’image, propre au XXIᔉ siĂšcle.

Beaucoup d’entre elles choisissent de rester fidĂšles Ă  la tradition, refusant la simplification du spectacle pour conserver la puretĂ© du geste. D’autres explorent des formes hybrides, collaborant avec des artistes contemporains, des musiciens ou des crĂ©ateurs de mode. Mais toutes partagent la mĂȘme philosophie : l’art du raffinement, ce mĂ©lange de beautĂ©, de retenue et de sincĂ©ritĂ© que les Japonais appellent iki.

Et dans cet Ă©quilibre fragile entre passĂ© et prĂ©sent, le kimono reste leur armure et leur langage. C’est Ă  travers lui qu’elles se distinguent, qu’elles parlent, qu’elles transmettent. Tant que le kimono existera, l’esprit des geishas ne s’éteindra pas.

L’hĂ©ritage des geishas dans la mode moderne : du Japon ancestral au monde contemporain

Du Japon ancien aux podiums de Paris, le kimono a traversĂ© les siĂšcles et les cultures. DĂšs les annĂ©es 1960, il fascine les crĂ©ateurs occidentaux : Yves Saint Laurent, Kenzo, Jean-Paul Gaultier, Issey Miyake ou Hanae Mori y voient un modĂšle de puretĂ© et de structure. Ses lignes droites, ses volumes amples, son absence de couture superflue en font une source d’inspiration inĂ©puisable.

Mais au-delĂ  de sa forme, c’est sa philosophie qui sĂ©duit : une maniĂšre de penser la beautĂ© autrement. Dans un monde dominĂ© par la rapiditĂ©, le kimono incarne la lenteur, la patience, la maĂźtrise du geste. Il n’est pas une simple piĂšce de tissu, mais une architecture de sens, le symbole d’un rapport au corps plus apaisĂ©, plus spirituel.

Du Japon ancien Ă  la haute couture

De Tokyo Ă  Milan, le kimono inspire aujourd’hui les crĂ©ateurs du monde entier. Il apparaĂźt revisitĂ©, raccourci, dĂ©tournĂ©. Le concept de superposition, hĂ©ritĂ© du kimono, influence mĂȘme la mode de rue contemporaine. On le retrouve dans les vestes fluides, les robes croisĂ©es, les ceintures nouĂ©es façon obi. La gĂ©omĂ©trie japonaise a conquis l’esthĂ©tique mondiale.

Mais chez les Japonais eux-mĂȘmes, le kimono continue de vivre une seconde vie. Des marques locales comme Kyoichi ou Sousou Kyoto modernisent la coupe et les tissus, rendant ce vĂȘtement plus pratique pour la vie quotidienne. Le kimono devient alors un pont entre gĂ©nĂ©rations : Ă  la fois souvenir du passĂ© et manifeste d’avenir.

Le kimono comme philosophie universelle

Le kimono n’est pas seulement un habit : c’est une maniĂšre de voir le monde. Il enseigne la modĂ©ration, la justesse, la beautĂ© du geste. Chaque pli, chaque nƓud, chaque couleur invite Ă  la rĂ©flexion. Cette philosophie influence aujourd’hui des domaines aussi variĂ©s que le design, la dĂ©coration intĂ©rieure ou mĂȘme la psychologie du bien-ĂȘtre.

Le port du kimono, tout comme l’art de la cĂ©rĂ©monie du thĂ©, repose sur une mĂȘme idĂ©e : la beautĂ© rĂ©side dans la simplicitĂ© et l’attention. Porter un kimono, c’est renouer avec une temporalitĂ© lente, une harmonie entre soi et le monde. C’est une invitation Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ©.

L’influence sur Kimono Nation

Chez Kimono Nation, nous honorons cette tradition millĂ©naire tout en la rĂ©interprĂ©tant pour notre Ă©poque. Nos crĂ©ations s’inspirent des coupes, des symboles et de la philosophie des geishas, tout en proposant une esthĂ©tique contemporaine. Nos kimonos sont pensĂ©s comme des vĂȘtements de libertĂ©, capables d’accompagner chaque geste du quotidien avec Ă©lĂ©gance et lĂ©gĂšretĂ©.

À travers nos collections, nous cherchons Ă  prĂ©server l’esprit du kimono : sa poĂ©sie, sa lenteur, sa profondeur. Porter un kimono moderne, c’est aussi porter un fragment d’histoire, celui des geishas, de Kyoto, du Japon Ă©ternel.

Le souffle éternel du kimono

Quand la pluie caresse les pavĂ©s de Gion, il arrive encore qu’une silhouette blanche traverse la rue, tenant son ombrelle de papier. Le monde moderne s’efface. On ne voit plus qu’elle, la geisha, messagĂšre d’un Japon immuable.

Son kimono n’est pas un costume du passĂ©, mais un souffle vivant, une mĂ©moire en mouvement. Il incarne tout ce que le Japon sait faire de plus rare : unir le geste Ă  la beautĂ©, le silence Ă  la grĂące, l’art Ă  la vie.

Et c’est prĂ©cisĂ©ment ce souffle que Kimono Nation souhaite transmettre : celui d’un Japon qui continue de respirer Ă  travers ses tissus, ses plis, ses couleurs ; celui d’une Ă©lĂ©gance intemporelle que chacun peut aujourd’hui faire sienne.

Parce qu’un kimono n’est pas seulement un vĂȘtement, c’est une façon d’habiter le monde.

FAQ : Tout savoir sur le kimono des geishas

Quelle est la diffĂ©rence entre le kimono d’une geisha et celui d’une maiko ?

La maiko, apprentie geisha, porte un kimono coloré à manches longues (furisode) et un obi long retombant dans le dos. La geisha confirmée, elle, arbore un kimono plus sobre, aux manches plus courtes et aux motifs discrets. Ce passage symbolise la maßtrise, la maturité et la retenue.

Combien coûte un véritable kimono de geisha ?

Un kimono de geisha authentique peut coĂ»ter entre 5 000 € et 30 000 €, voire plus, selon la qualitĂ© de la soie, la complexitĂ© de la teinture et la finesse des broderies. Ces piĂšces d’exception sont souvent transmises de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration.

Peut-on encore voir des geishas aujourd’hui ?

Oui. À Kyoto (dans les quartiers de Gion, Ponto-chƍ et Kamishichiken) ou Ă  Kanazawa, il est encore possible d’assister Ă  des reprĂ©sentations traditionnelles ou Ă  des cĂ©rĂ©monies culturelles. Les geishas participent aussi Ă  des festivals comme le Miyako Odori, cĂ©lĂ©bration annuelle du printemps.

Quelle est la symbolique principale du kimono des geishas ?

Le kimono symbolise la puretĂ©, la discipline et l’harmonie. Il incarne la philosophie japonaise du wabi-sabi (la beautĂ© dans la simplicitĂ© et l’imperfection) et du mono no aware (la conscience de la fugacitĂ© des choses).

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