Comment porter un kimono : guide complet du port traditionnel
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Comment porter un kimono : guide complet du port traditionnel


Les étapes pour bien porter un kimono

Préparer tous les éléments 

Le port du kimono demande plusieurs pièces essentielles. Outre le kimono lui-même, il vous faudra un sous-kimono (juban), une ceinture (obi), des cordons de maintien (koshihimo), un coussinet (obi-makura), une planche de maintien (obi-ita), une ceinture décorative (obijime), un tissu pour couvrir le nœud (obiage), des chaussettes tabi, et des sandales traditionnelles. Ce sont ces éléments qui garantissent une silhouette soignée et une tenue confortable.

Enfiler le juban

Il protège le kimono principal et permet d’obtenir un beau col net. Le juban se porte croisé gauche sur droite, comme toujours pour les vivants. Certains modèles ont un col amovible (han-eri), qui apporte un petit détail esthétique supplémentaire.

Mettre le kimono

Il se pose comme un peignoir, puis se croise avec le pan gauche sur le droit. On ajuste la longueur du kimono avec un pli à la taille appelé "ohashori", que l’on fixe avec un koshihimo. Ce pli est discret, mais il donne au kimono sa forme définitive.

Nouer l’obi

C’est l’étape la plus technique, mais aussi la plus stylée. L’obi vient souligner la silhouette et donner du caractère à la tenue. On place d’abord l’obi-ita pour que le obi reste bien plat, puis on l’enroule autour de la taille. À l’arrière, on forme un nœud décoratif (comme le taiko ou le bunko), qu’on fixe avec l’obi-makura. L’ensemble est maintenu avec une obiage et une obijime. C’est un art à part entière, et chaque nœud a sa propre signification.

Les vérifications finales

Le col doit former un V propre à l’avant, et être légèrement dégagé à l’arrière. L’obi doit être bien centré, ni trop haut ni trop bas. Les manches doivent tomber symétriquement, et l’ourlet du kimono doit frôler le dessus des pieds sans traîner.

Porter un kimono, ce n’est pas juste "l’enfiler". C’est une construction en plusieurs couches, un moment où l’on se met dans une autre énergie. Chaque geste fait partie du résultat final, et c’est ce qui rend cette tenue si spéciale, presque sacrée pour certains. 

Qu’est-ce qu’un kimono ?

Le kimono japonais, ce n’est pas juste un vêtement : c’est un art de vivre. Quand on le voit, on pense immédiatement au raffinement, à la tradition, à cette élégance silencieuse propre au Japon. Et si vous êtes ici, c’est probablement parce que vous aussi, vous avez été touché par sa beauté  et vous aimeriez apprendre à le porter correctement, sans faire d’erreur, tout en y prenant du plaisir.

Pas d’inquiétude : même si ça peut sembler un peu impressionnant au début, ce guide est là pour vous accompagner pas à pas. Que vous soyez novice, passionné(e) de culture japonaise ou simplement curieux(se), vous trouverez ici tout ce qu’il faut pour apprivoiser le kimono, l’enfiler avec confiance… et peut-être même tomber amoureux(se) de cette tradition. Le kimono, c’est bien plus qu’un vêtement, c’est une porte d’entrée vers un mode de vie où chaque geste a du sens.

Le mot "kimono" (着物) signifie tout simplement "chose à porter". Mais derrière cette définition simple se cache un univers riche, codifié et profondément ancré dans la culture japonaise. Ce vêtement japonais traditionnel se reconnaît à sa forme droite, ses manches larges, sa structure sans fermeture apparente, et sa manière très spécifique de se croiser sur le devant. Il ne s’agit pas seulement de couvrir le corps, mais de le faire d’une façon précise, pensée, presque cérémoniale.

Contrairement à la mode occidentale, le kimono n’a pas vraiment de taille standard : il s’ajuste au corps grâce à des plis et à des accessoires, ce qui le rend unique. Il incarne un équilibre entre esthétique, fonction et symbolisme. Par exemple, un même kimono pourra exprimer la jeunesse, la maturité, la solennité ou la décontraction, selon sa coupe, sa couleur, ses motifs ou la façon dont il est porté. Il fait partie d’un langage vestimentaire complexe, où tout a un sens : la couleur de la doublure, la façon dont on attache l’obi, ou encore les motifs floraux saisonniers.

 

Il en existe plusieurs types de kimono :

  • Furisode : pour les jeunes femmes célibataires, avec de longues manches qui symbolisent la disponibilité à se marier. Il est très coloré et utilisé pour les cérémonies officielles.
  • Tomesode : plus sobre, réservé aux femmes mariées, souvent orné de motifs uniquement sur le bas, avec des couleurs plus discrètes. Il est fréquemment porté par les mères des mariés lors des mariages.
  • Komon : avec des motifs répétés et réguliers, parfait pour un usage quotidien ou les sorties informelles. C’est le kimono de tous les jours, confortable, facile à assortir, souvent utilisé dans la vie citadine.
  • Iromuji : uni et souvent en couleur douce, il est utilisé pour la cérémonie du thé ou les événements semi-formels. Il permet de mettre en valeur les accessoires comme l’obi.
  • Yukata : version estivale et légère du kimono, en coton, très populaire lors des festivals ou dans les auberges traditionnelles (ryokan). Très apprécié des jeunes générations pour son confort et sa simplicité.

Chaque kimono raconte quelque chose : la saison, l’état civil, l’occasion, ou même parfois… l’humeur de la personne qui le porte. C’est une façon de s’exprimer, sans dire un mot, à travers une langue silencieuse de couleurs, de formes et de gestes. Le choix du tissu, de la doublure, du col, tout cela transmet une information. Il y a dans le kimono une richesse d’interprétation que peu de vêtements dans le monde moderne peuvent revendiquer.

Pourquoi bien le porter, c’est important ?

Porter un kimono ne se résume pas à l’aspect visuel. C’est une démarche globale. C’est comme entrer dans un autre rythme, une autre mentalité. Là où nos vêtements modernes misent souvent sur la rapidité, la commodité ou la performance, le kimono propose tout l’inverse : du temps, de la précision, du respect.

Enfiler un kimono, c’est ralentir. C’est s’arrêter pour faire les choses avec soin. Chaque élément a sa place, chaque geste son importance. Cela demande de l’attention, mais cela en vaut la peine. Le kimono, bien porté, magnifie la posture, sublime la silhouette sans la dévoiler, et affirme une forme de beauté discrète mais puissante.

Bien porter un kimono, c’est aussi montrer que l’on comprend – ou du moins que l’on essaie de comprendre – la culture dont il est issu. C’est un acte de respect, mais aussi de connexion. Quand vous portez un kimono avec justesse, vous devenez, d’une certaine manière, le relais vivant d’une tradition ancienne. Cela témoigne aussi d’une ouverture d’esprit et d’un désir de faire les choses avec conscience.

À l’inverse, un kimono porté à la va-vite, sans soin ou dans une mauvaise configuration (par exemple, en croisant le pan droit sur le gauche, ce qui est réservé aux morts), peut créer du malaise ou de l’incompréhension. Il ne s’agit pas d’être parfait, mais de faire preuve de sincérité et d’envie d’apprendre. Un simple détail mal positionné peut complètement changer le sens de ce que vous portez.

Enfin, porter un kimono influence aussi la façon dont on se tient. Cela vous pousse à redresser le dos, à avancer avec lenteur et légèreté, à être attentif(ve) à votre corps. En ce sens, le kimono est aussi un outil de recentrage, presque une forme de méditation en mouvement. Il transforme la tenue en expérience : chaque déplacement devient plus fluide, chaque interaction plus posée. C’est un vêtement qui vous apprend à respirer différemment, à bouger autrement, à habiter pleinement l’instant présent.

Et les hommes dans tout ça ?

Contrairement à une idée reçue, les hommes aussi portent des kimonos et des juban. Le style masculin est plus sobre et structuré, mais tout aussi codifié. Le kimono pour homme est généralement plus court, les manches sont plus étroites, et les couleurs sont souvent sombres ou neutres (noir, gris, bleu foncé, vert olive...). Le tissu est plus rigide, avec peu ou pas de motifs.

Les hommes portent également un juban, qui est une version allégée du sous-kimono féminin. Il se croise aussi à gauche sur droite, et son col (souvent blanc ou noir) est parfois visible sous le kimono. Ce sous-vêtement est essentiel pour conserver une belle tenue, éviter la transpiration sur le kimono principal, et maintenir une certaine rigueur visuelle. Il reste cependant plus discret, moins ornementé, et parfois moins systématique selon le contexte (notamment dans un usage moderne ou casual).

Il faut noter que le juban est historiquement plus associé à la tenue féminine, car il structure de manière complexe les plis et le volume du kimono femme. Chez les hommes, il est souvent plus simple, plus léger et pensé pour accompagner un port plus sobre. Cela dit, il reste un élément traditionnel indispensable pour les grandes occasions, quel que soit le genre.

La ceinture obi portée par les hommes est plus fine et plus simple à nouer que celle des femmes. Le nœud se fait généralement dans le dos, sans fioriture. Lors de cérémonies formelles, le kimono masculin est complété par un hakama (pantalon plissé) et un haori (veste courte).

Même si moins spectaculaire au premier abord, le kimono masculin a un charme discret et une prestance forte. Il est apprécié dans les milieux artistiques, lors des cérémonies officielles ou tout simplement par des passionnés de culture japonaise.

Aujourd’hui, le kimono homme est aussi réinterprété dans la mode contemporaine. Il peut se porter ouvert sur un t-shirt, ou ceinturé façon robe d’intérieur élégante. Cela permet à chacun de s’approprier ce vêtement selon son style et son niveau de confort avec la tradition.Conclusion : entre tradition, style et expression personnelle

Que vous soyez un homme ou une femme, que vous découvriez le kimono pour la première fois ou que vous souhaitiez approfondir vos connaissances, une chose est certaine : le kimono n’est pas un vêtement comme les autres. Il porte en lui des siècles de savoir-faire, une esthétique subtile et un rapport au corps et au temps bien particulier.

L’apprendre, c’est accepter de ralentir, d’écouter, de respecter. C’est aussi l’occasion de renouer avec une forme d’élégance qui ne dépend pas des tendances mais d’un équilibre entre forme, matière et intention.

Porter un kimono, c’est aussi se connecter à une culture, à une philosophie de vie où chaque détail compte. Et si cela demande un peu d’apprentissage, ce n’est pas pour vous compliquer la vie, mais au contraire pour enrichir votre relation au vêtement et au monde.

Alors que vous optiez pour un style traditionnel ou une version plus moderne, n’oubliez jamais que le plus important reste ce que vous ressentez en le portant. Le kimono n’impose pas, il invite. Il n’enferme pas, il révèle. Et si vous êtes arrivé jusqu’ici, c’est qu’il a déjà commencé à faire partie de vous.


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