L’histoire du kimono japonais

 

Sous la lumiĂšre tamisĂ©e des temples de Kyoto, la soie frissonne encore au passage des visiteurs. DerriĂšre les vitres du musĂ©e, les kimonos traditionnels japonais semblent respirer lentement, gardant en eux la mĂ©moire du Japon Ă©ternel. Chaque pli raconte une Ă©poque, chaque broderie une priĂšre. Car l’histoire du kimono japonais n’est pas celle d’un simple vĂȘtement, mais celle d’une philosophie, d’un art et d’une Ăąme tissĂ©e dans le fil du temps. Symbole d’élĂ©gance et de spiritualitĂ©, le kimono traditionnel incarne depuis plus de mille ans l’essence mĂȘme du raffinement japonais.

PortĂ© par les nobles de cour, les guerriers, les artistes ou les femmes du thĂ©, le kimono a traversĂ© plus de mille ans d’histoire sans jamais rompre son lien avec la beautĂ© et la spiritualitĂ©. De la cour impĂ©riale de Heian aux ruelles d’Edo, de la maison de thĂ© des geishas aux ateliers de tisserands de Kyoto, son Ă©volution reflĂšte celle du Japon lui-mĂȘme : une quĂȘte d’équilibre entre tradition et renouveau.

Des origines du kimono au raffinement de l’époque Heian

L’histoire du kimono remonte Ă  la pĂ©riode Nara (710-794), lorsque les vĂȘtements venus de Chine inspirĂšrent les premiers habits de cour japonais. Ces tenues, appelĂ©es kariginu ou mo, Ă©taient amples, Ă  manches droites, et se portaient superposĂ©es selon le rang social. Avec la pĂ©riode Heian (794-1185), le Japon dĂ©veloppe sa propre identitĂ© esthĂ©tique. C’est alors que naĂźt le kosode, littĂ©ralement « petites manches », ancĂȘtre direct du kimono moderne.

Le kosode fut d’abord un sous-vĂȘtement de la noblesse, mais au fil du temps il gagna en richesse et devint une piĂšce visible, symbole d’élĂ©gance. Les dames de la cour impĂ©riale, comme celles dĂ©crites dans Le Dit du Genji de Murasaki Shikibu, composaient des ensembles de plusieurs couches de soie aux teintes harmonieuses appelĂ©es junihitoe. Cette superposition de couleurs, choisies selon la saison, la poĂ©sie ou l’humeur, incarnait dĂ©jĂ  l’art japonais de l’équilibre et de la suggestion.

« Rien n’est plus Ă©mouvant que la couleur des feuilles au vent d’automne. »  Sei Shƍnagon, Notes de chevet

Le vĂȘtement devient alors un langage silencieux : les teintes vertes et lilas Ă©voquent le printemps, les rouges profonds l’amour, le blanc la puretĂ©. Cette symbolique chromatique se transmettra aux siĂšcles suivants, jusqu’à devenir l’un des codes essentiels du kimono traditionnel. Le kimono japonais hĂ©rite ainsi de l’esthĂ©tique Heian : la beautĂ© comme expression de la saison et de la nature.

Le rĂŽle social et spirituel du vĂȘtement

Dans l’aristocratie, le kimono marquait l’appartenance Ă  une lignĂ©e. Chez les religieux, il symbolisait la discipline du corps et de l’esprit. Le port d’un vĂȘtement droit, ajustĂ© et dĂ©pourvu de fioritures, traduisait dĂ©jĂ  la recherche de sobriĂ©tĂ© et de paix intĂ©rieure. Cette philosophie de la mesure, qu’on retrouvera plus tard dans la cĂ©rĂ©monie du thĂ©, est une clĂ© de la culture japonaise.

Le kimono ne fut donc jamais qu’un habit. Il Ă©tait, et demeure, un kansei : un prolongement de l’ñme. Sa forme gĂ©omĂ©trique, sans dĂ©coupe ni asymĂ©trie, incarne l’union du corps humain et de la nature. Porter un kimono, c’était entrer dans un Ă©tat de respect et de conscience du moment prĂ©sent.

Femme japonaise en kimono rouge pratiquant la calligraphie traditionnelle dans une maison japonaise, symbole de poĂ©sie et d’élĂ©gance intemporelle.

Le kimono Ă  l’époque des samouraĂŻs

Avec la pĂ©riode Kamakura (1185-1333) et l’avĂšnement de la classe guerriĂšre, le Japon s’éloigne de l’élĂ©gance raffinĂ©e de Heian pour adopter un style plus sobre et fonctionnel. Les samouraĂŻs, nouveaux maĂźtres du pays, conservent le kosode mais l’adaptent Ă  leurs besoins. Sous l’armure, ils portent un sous-kimono nommĂ© shitagi, lĂ©ger et serrĂ© au niveau de la taille, permettant la mobilitĂ© du combat tout en absorbant la transpiration.

Sur ce vĂȘtement s’ajoutent d’autres couches plus Ă©paisses, comme le kataginu, une veste Ă  larges Ă©paules et le hakama, pantalon plissĂ© rĂ©servĂ© Ă  la caste militaire. Ces Ă©lĂ©ments donneront naissance Ă  la silhouette emblĂ©matique du samouraĂŻ. Chaque dĂ©tail avait une signification : les motifs de pin, de bambou ou de grue symbolisaient la loyautĂ©, la force et la longĂ©vitĂ©.

« Le sabre et le kimono font le vrai guerrier : l’un pour l’action, l’autre pour la maĂźtrise de soi. » attribuĂ© Ă  Miyamoto Musashi

Le kimono, miroir du bushidƍ

Le kimono des samouraĂŻs reflĂ©tait les valeurs du bushidƍ, le code d’honneur guerrier fondĂ© sur la droiture, la loyautĂ© et le courage. Les couleurs portaient une symbolique profonde : le noir pour la retenue, l’indigo pour la loyautĂ©, le gris pour la sagesse. Les grands seigneurs (daimyƍ) commandaient des tissus somptueux tissĂ©s Ă  Kyoto, tandis que les simples vassaux se contentaient de coton brut.

Le vĂȘtement devint Ă©galement un outil politique. Dans les chĂąteaux, les seigneurs offraient Ă  leurs fidĂšles un kimono brodĂ© de leur blason familial (mon), marquant leur allĂ©geance. Ainsi, le kimono devenait Ă  la fois armure textile et emblĂšme de clan. Cette coutume de porter le symbole du groupe sur la poitrine se perpĂ©tuera dans les uniformes militaires, puis dans la mode moderne.

Le kimono au quotidien des guerriers

En dehors des champs de bataille, les samouraĂŻs portaient des kimonos de coton ou de lin, adaptĂ©s aux saisons. Les jours de repos, ils revĂȘtaient des vĂȘtements plus amples, aux teintes naturelles, pour mĂ©diter ou pratiquer la calligraphie. Certains disaient que la maniĂšre de plier son kimono rĂ©vĂ©lait la discipline intĂ©rieure du guerrier. L’art du vĂȘtement rejoignait ainsi celui de l’épĂ©e.

Pour en savoir plus sur cette pĂ©riode fascinante oĂč la tenue du guerrier se mĂȘlait Ă  la philosophie du bushidƍ, dĂ©couvrez notre article Kimono et samouraĂŻs.

De l’habit martial à la noblesse urbaine

Au fil des siĂšcles, le kimono des samouraĂŻs s’imprĂ©gna d’un raffinement nouveau. Sous le shogunat Tokugawa (1603-1868), l’ordre social strict imposa des vĂȘtements sobres mais Ă©lĂ©gants. Les guerriers d’Edo adoptĂšrent des tissus sombres, aux motifs discrets, exprimant la retenue et la maĂźtrise de soi. Cette esthĂ©tique minimaliste prĂ©figure le style japonais moderne, fondĂ© sur la simplicitĂ© et la puretĂ© des lignes.

La disparition progressive de la caste des samouraĂŻs, aprĂšs la restauration Meiji (1868), marqua la fin d’une Ăšre mais non de son esprit. Le kimono conserva dans sa coupe droite et sa ceinture serrĂ©e le souvenir de cette discipline silencieuse. Comme l’écrit le maĂźtre Musashi : « Le vrai sabre est celui que l’on garde au repos. »

Homme japonais en kimono traditionnel assis dans une maison ancienne, évoquant la sagesse et la discipline des samouraïs.

Le kimono des geishas et des artistes

Au cƓur de l’époque Edo (1603–1868), le Japon vit s’épanouir une nouvelle forme de beautĂ©. Les maisons de thĂ©, les théùtres et les quartiers d’artisans deviennent le centre d’une culture raffinĂ©e oĂč la grĂące du geste et la dĂ©licatesse du vĂȘtement s’unissent. Dans cet univers, la geisha apparaĂźt comme la gardienne de l’art de vivre japonais. Son kimono, somptueux et codifiĂ©, devient le reflet visible de cette perfection silencieuse.

Les geishas ne sont pas des courtisanes, mais des artistes dĂ©vouĂ©es Ă  la beautĂ© et Ă  la conversation. Leur tenue est Ă  la fois costume de scĂšne et symbole d’élĂ©gance. Chaque tissu, chaque couleur porte un sens prĂ©cis : le rouge Ă©voque la jeunesse, l’or la fĂȘte, le bleu la sĂ©rĂ©nitĂ©. Les apprenties, appelĂ©es maiko, portent des manches longues (furisode) et un obi tombant jusqu’aux jambes, tandis que les geishas confirmĂ©es adoptent une tenue plus sobre, aux plis plus serrĂ©s et au col abaissĂ©.

Les motifs ne sont jamais choisis au hasard : le pin pour la longévité, la grue pour la chance, la fleur de prunier pour la persévérance. Les saisons dictent aussi les choix de couleur et de décor : cerisiers au printemps, vagues en été, érables en automne, bambous en hiver. Ainsi, chaque kimono geisha devient un poÚme visuel, une offrande au moment présent.

Comme l’écrit la poĂ©tesse Ono no Komachi :

« La beautĂ© ne dure qu’un instant, mais cet instant suffit Ă  Ă©clairer une vie. »

 

Le kimono des geishas illustre Ă  merveille ce concept japonais du mono no aware, la sensibilitĂ© Ă  l’éphĂ©mĂšre. Dans la danse, la conversation ou la cĂ©rĂ©monie du thĂ©, le vĂȘtement participe Ă  l’harmonie du geste. Il ne dissimule pas le corps : il l’apaise, il le relie au monde. À travers la soie et la retenue, la geisha incarne la beautĂ© intĂ©rieure du Japon.

Pour approfondir cet aspect artistique et symbolique, découvrez notre article complet Le kimono des geishas.

ScĂšne de l’époque Edo avec samouraĂŻs, marchands et artisans portant des kimonos, symbole de l’ñge d’or du textile japonais.

Quand le kimono devient un art d’équilibre Ă  l’époque Edo

La pĂ©riode Edo marque l’apogĂ©e du kimono comme vĂȘtement national. Sous le shogunat Tokugawa, la sociĂ©tĂ© japonaise, organisĂ©e selon un ordre strict, impose des codes vestimentaires prĂ©cis Ă  chaque classe sociale. Les samouraĂŻs, les marchands, les artisans et les paysans se distinguent par la qualitĂ© de leurs tissus et la sobriĂ©tĂ© de leurs couleurs. Mais paradoxalement, cette rigueur stimule la crĂ©ativitĂ© : c’est l’ñge d’or du textile japonais.

À Kyoto et Ă  Edo (l’actuelle Tokyo), naissent les grandes Ă©coles de tissage et de teinture. Les artisans perfectionnent des techniques comme le yuzen (peinture Ă  la main sur soie), le shibori (teinture par ligature) et le nishijin-ori (tissage de brocart d’or et de soie). Ces savoir-faire donnent au kimono une dimension artistique inĂ©galĂ©e. Les motifs deviennent plus audacieux, inspirĂ©s de la nature, de la calligraphie et des scĂšnes de théùtre kabuki.

Les classes marchandes, bien que tenues Ă  la modestie, commandent des kimonos somptueux dont la richesse se cache Ă  l’intĂ©rieur du tissu. Le raffinement devient alors une affaire d’allusion et de subtilitĂ©, l’élĂ©gance intĂ©rieure plutĂŽt que l’ostentation. Ce goĂ»t pour la discrĂ©tion raffinĂ©e prĂ©figure l’esthĂ©tique japonaise moderne, celle que l’on retrouve dans le design contemporain.

Pour explorer cette pĂ©riode fascinante oĂč le kimono devint l’expression de la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre, lisez notre article dĂ©diĂ© Ă  l’époque Edo.

Artisans japonais peignant et tissant des rouleaux de soie dans un atelier traditionnel, représentant le savoir-faire artisanal du kimono.

Le kimono dans les cérémonies et la vie sociale

Depuis les temps anciens, le kimono accompagne les grandes Ă©tapes de la vie japonaise. Il est le tĂ©moin silencieux des naissances, des mariages et des adieux. Porter un kimono lors d’une cĂ©rĂ©monie, c’est manifester respect et gratitude envers la tradition. Chaque occasion a son vĂȘtement spĂ©cifique, choisi avec soin selon le statut, l’ñge et la saison.

Les principaux types de kimonos cérémoniels

  • Furisode : kimono aux longues manches, rĂ©servĂ© aux jeunes femmes non mariĂ©es. Il symbolise la jeunesse et la promesse de l’avenir.
  • Tomesode : kimono formel portĂ© par les femmes mariĂ©es, ornĂ© de motifs discrets dans le bas du vĂȘtement.
  • Shiromuku : kimono de mariage blanc, symbole de puretĂ© et de renouveau spirituel.
  • Uchikake : kimono de cĂ©rĂ©monie brodĂ© d’or, portĂ© lors des mariages ou des danses traditionnelles.

Ces vĂȘtements, souvent hĂ©ritĂ©s, sont transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ils rappellent la continuitĂ© des liens familiaux et la valeur de la mĂ©moire. Dans les temples shintoĂŻstes, le port du kimono est aussi un acte de purification : un retour symbolique Ă  l’harmonie entre l’homme et la nature.

La symbolique des saisons et des couleurs

Les Japonais attachent une importance particuliĂšre Ă  la correspondance entre la saison et la tenue. Au printemps, les tons pastel et les motifs floraux dominent. En Ă©tĂ©, les tissus deviennent plus lĂ©gers, comme le yukata. En automne, les rouges et les bruns Ă©voquent la chute des feuilles, tandis qu’en hiver, les tissus doublĂ©s et les couleurs sobres rappellent la paix de la neige.

Dans les cĂ©rĂ©monies religieuses, le choix des couleurs traduit la recherche d’équilibre spirituel. Le blanc, symbole de purification, s’oppose au noir, signe de respect et de recueillement. Ces contrastes, hĂ©ritĂ©s de la pensĂ©e bouddhiste, imprĂšgnent toute la culture vestimentaire japonaise.

Pour en savoir plus sur les coutumes et les kimonos portés lors des rituels japonais, consultez notre article sur le kimono dans les cérémonies.

Femmes japonaises en kimono traditionnel dans un temple shinto, illustrant les cérémonies et la vie sociale au Japon.

Le savoir-faire artisanal du kimono

À l’origine de chaque kimono se trouve la main d’un artisan. Le Japon a conservĂ© un nombre impressionnant de techniques de tissage et de teinture, certaines vieilles de plus de 400 ans. Les plus cĂ©lĂšbres ateliers se situent Ă  Kyoto, Kanazawa et Okinawa. LĂ , des maĂźtres perpĂ©tuent les traditions du nishijin-ori (brocart de soie), du yuzen (peinture sur soie) ou du bingata (teinture colorĂ©e d’Okinawa).

Le processus de crĂ©ation d’un kimono peut durer plusieurs mois. Tout commence par le dessin du motif, souvent inspirĂ© de la nature. La soie est ensuite filĂ©e, teintĂ©e, puis tissĂ©e Ă  la main. Les coutures sont rĂ©alisĂ©es sans dĂ©coupe inutile : un kimono se compose traditionnellement d’un seul rouleau de tissu de 12 mĂštres de long. Cette simplicitĂ© gĂ©omĂ©trique garantit que le vĂȘtement puisse ĂȘtre dĂ©montĂ© et recousu, un symbole d’adaptabilitĂ© et de respect du matĂ©riau.

Certains artisans sont reconnus comme TrĂ©sors Nationaux Vivants (Ningen Kokuhƍ), titre dĂ©cernĂ© par l’État japonais pour prĂ©server les savoir-faire ancestraux. Leurs Ɠuvres sont considĂ©rĂ©es comme des biens culturels au mĂȘme titre que les temples ou les peintures anciennes. Dans un monde dominĂ© par la production industrielle, ces maĂźtres du fil incarnent la persĂ©vĂ©rance du Japon dans la sauvegarde de son patrimoine immatĂ©riel.

Pour dĂ©couvrir les secrets de cet artisanat d’exception, rendez-vous sur notre page dĂ©diĂ©e aux artisans du kimono japonais.

Artisans japonais peignant et tissant des rouleaux de soie dans un atelier traditionnel Ă  Kyoto, illustrant le savoir-faire artisanal du kimono.

le kimono renaßt entre passé et modernité

Avec la restauration Meiji (1868), le Japon s’ouvre au monde occidental. Les uniformes europĂ©ens remplacent peu Ă  peu le kimono dans la vie quotidienne, symbole d’un pays tournĂ© vers la modernitĂ©. Pourtant, loin de disparaĂźtre, le kimono se transforme. Il devient un vĂȘtement de cĂ©rĂ©monie, rĂ©servĂ© aux mariages, aux festivals ou aux grandes occasions. Dans les familles, il demeure le lien visible entre les gĂ©nĂ©rations, souvent conservĂ© prĂ©cieusement dans les armoires de cĂšdre.

Au XXe siĂšcle, le kimono inspire les crĂ©ateurs du monde entier. Des couturiers japonais comme Kenzo Takada, Yohji Yamamoto et Issey Miyake rĂ©interprĂštent la coupe traditionnelle pour en faire une silhouette moderne et fluide. Leurs crĂ©ations, prĂ©sentĂ©es sur les podiums de Paris et de Milan, cĂ©lĂšbrent la rencontre entre l’élĂ©gance japonaise et l’avant-garde occidentale. Les plis, les volumes et la sobriĂ©tĂ© des lignes rappellent les codes esthĂ©tiques du vĂȘtement ancestral, tout en l’ancrant dans la mode contemporaine.

Dans les rues de Kyoto ou de Tokyo, on observe un renouveau du port du kimono. Les jeunes Japonais redĂ©couvrent ce vĂȘtement comme un moyen d’expression culturelle et identitaire. Les maisons de location de kimonos se multiplient prĂšs des temples, tandis que des stylistes modernisent les motifs et les tissus. Le yukata, version lĂ©gĂšre du kimono portĂ©e en Ă©tĂ©, sĂ©duit une nouvelle gĂ©nĂ©ration. MĂȘme Ă  l’étranger, le kimono devient une piĂšce emblĂ©matique de la mode minimaliste et du retour aux matiĂšres naturelles.

Cette renaissance traduit un besoin de reconnecter le prĂ©sent Ă  la mĂ©moire. Comme l’écrit le maĂźtre zen Dƍgen :

« Honorer les gestes anciens, c’est renouveler le monde Ă  chaque instant. »

 

Pour prolonger cette exploration entre tradition et modernitĂ©, dĂ©couvrez notre collection de kimonos japonais pour femme, inspirĂ©e du savoir-faire ancestral et adaptĂ©e Ă  l’élĂ©gance contemporaine.Femme japonaise traditionnelle et femme moderne en kimono Ă  Tokyo, reliĂ©es par un tourbillon de pĂ©tales symbolisant la renaissance du kimono entre passĂ© et modernitĂ©.

L’influence du kimono dans le monde

Le kimono japonais a depuis longtemps dĂ©passĂ© les frontiĂšres de l’archipel. DĂšs les annĂ©es 1900, il fascine les artistes europĂ©ens : Monet, Van Gogh et Whistler peignent des femmes vĂȘtues de soie, symboles d’un Orient rĂȘvĂ©. Dans les annĂ©es 1920, les Ă©toffes japonaises inspirent les grands couturiers français. Plus tard, dans les annĂ©es 1970, le kimono devient un emblĂšme de libertĂ© vestimentaire, portĂ© aussi bien sur scĂšne par David Bowie que dans les dĂ©filĂ©s de haute couture.

Au cinĂ©ma, le kimono est synonyme d’élĂ©gance et de mystĂšre. Des films comme MĂ©moires d’une geisha ou RĂȘves d’Akira Kurosawa perpĂ©tuent cette fascination. Dans l’art contemporain, il apparaĂźt comme un pont entre tradition et crĂ©ation, entre identitĂ© et universalitĂ©. Loin d’ĂȘtre un objet figĂ©, le kimono est devenu un langage visuel partagĂ© Ă  l’échelle mondiale.

Dans la culture populaire, on le retrouve dans les mangas, les jeux vidĂ©o et la mode urbaine japonaise. Il incarne un idĂ©al d’équilibre : simplicitĂ© des formes, profondeur des symboles, respect du temps. En Occident, il inspire une quĂȘte de lenteur, d’authenticitĂ© et de lien avec la nature, valeurs profondĂ©ment japonaises.


Le kimono, reflet intemporel du Japon

À travers les siĂšcles, le kimono japonais a su traverser les rĂ©volutions sans perdre son essence. VĂȘtement de pouvoir, d’art et de spiritualitĂ©, il relie le Japon ancien au monde moderne. Chaque fil, chaque pli, chaque teinte traduit une vision du monde : celle d’un peuple qui trouve la beautĂ© dans la mesure et la patience. Dans un monde qui change sans cesse, le kimono reste un repĂšre, un souffle de continuitĂ©.

Plus qu’un habit, c’est une philosophie du temps : lente, maĂźtrisĂ©e, silencieuse. Comme la cĂ©rĂ©monie du thĂ© ou l’art du bonsaĂŻ, il enseigne l’équilibre entre rigueur et lĂ©gĂšretĂ©. Sa coupe droite, sans couture superflue, semble ignorer les modes, elle parle Ă  l’éternitĂ©. En contemplant un kimono ancien, on sent le poids des gestes transmis, la noblesse du travail manuel et la poĂ©sie du quotidien.

Le kimono est enfin une passerelle entre les cultures. Il rappelle que l’art n’appartient Ă  personne : il se transmet, se transforme et se partage. Dans chaque vĂȘtement contemporain qui s’en inspire, rĂ©sonne encore le souffle du Japon ancestral. Porter un kimono aujourd’hui, c’est rendre hommage Ă  mille ans de beautĂ© contenue, Ă  ce silence tissĂ© dans la soie du monde.

« La beauté véritable réside dans la retenue et le passage du temps. » Murasaki Shikibu, Le Dit du Genji
Femme japonaise en kimono traditionnel au bord d’un lac, face au Mont Fuji et entourĂ©e de cerisiers en fleurs, symbole du Japon intemporel.

Kimono Nation cĂ©lĂšbre cette mĂ©moire vivante du Japon Ă  travers ses crĂ©ations inspirĂ©es. Chaque piĂšce raconte une histoire, celle d’un hĂ©ritage qui ne s’éteint jamais, d’une Ă©lĂ©gance qui traverse les Ă©poques sans s’altĂ©rer.

FAQ – Questions frĂ©quentes sur le kimono japonais

Quelle est la signification du kimono japonais ?

Le kimono symbolise l’harmonie, la puretĂ© et le respect. Sa forme gĂ©omĂ©trique exprime l’équilibre entre l’homme et la nature. Chaque couleur et motif possĂšde une signification spirituelle, souvent liĂ©e aux saisons et aux Ă©motions humaines.

Quelle est la différence entre kimono et yukata ?

Le kimono est un vĂȘtement formel en soie, portĂ© lors des cĂ©rĂ©monies ou des Ă©vĂ©nements importants. Le yukata est une version lĂ©gĂšre, en coton, utilisĂ©e l’étĂ© ou lors des festivals. Le kimono exige plusieurs couches et un obi complexe, tandis que le yukata se porte plus simplement.

Pourquoi les geishas portent-elles un kimono particulier ?

Le kimono des geishas suit des codes stricts qui reflĂštent leur statut et leur art. Les couleurs, les motifs et la maniĂšre de nouer l’obi indiquent l’expĂ©rience et la saison. Le kimono devient ainsi une forme d’expression artistique et symbolique.

Comment les samouraĂŻs portaient-ils leur kimono ?

Les samouraĂŻs portaient un sous-kimono (shitagi) sous leur armure et un pantalon plissĂ© (hakama) par-dessus. Leurs vĂȘtements, souvent sobres, reflĂ©taient leur rang et leur discipline. Le kimono accompagnait aussi leurs moments de mĂ©ditation et d’art martial.

Le kimono est-il encore portĂ© aujourd’hui au Japon ?

Oui. Bien que remplacĂ© dans la vie quotidienne par les vĂȘtements occidentaux, le kimono reste portĂ© lors des mariages, des cĂ©rĂ©monies du thĂ©, des festivals et des cĂ©lĂ©brations culturelles. Il connaĂźt mĂȘme un renouveau grĂące Ă  la jeune gĂ©nĂ©ration et Ă  la mode contemporaine.